Echange de timbres et philatélie
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Sur un sujet qui me tiens à coeur : j'ai retrouvé ce petit texte dans un très bon livre de 2005 intitulé "chronique du timbre-poste francais" aux éditions "chronique Dargaud s.a." en collaboration avec la poste. Je restitue ici ce texte dans son intégrité.

La philatélie, c'est une question de mots !

Paris, 15 novembre 1864
Georges Herpin n'est pas un dilettante. C'est même un collectionneur tellement sérieux qu'il entend désigner sa passion pour les timbres-poste par un mot juste et savant. C'est ainsi que dans Le collectionneur de timbres-poste qui est paru ce 15 novembre 1864, il publie sous le titre de "baptème" un article qui débute par une question : "N'est-il pas étrange que depuis six ou sept ans que l'on s'occupe de l'étude et de la recherche des timbres-poste on n'ait pas encore songé a donner un nom à cette attrayante occupation qui fait le bonheur des uns et la fortune des autres ?" Après avoir écarté le "terme légèrement injurieux" qu'est à ses yeux "timbromanie", il propose le néologisme "philatélie", forgé à partir des grecs philos (ami) et ateleia, un mot qui, selon lui, se rapporte à l'affranchissement (donc aux timbres-poste). Mais Georges Herpin fait une petite entorse à l'étymologie ... En effet, ateleia désigne l'exemption d'impôts ou de charges, soit la franchise et non l'affranchissement ! Et les héllénistes d'observer que Georges Herpin eût été mieux inspiré en oubliant ateleia et en prenant telos (taxe, droit), ce qui aurait alors donné "philotélie", terme que les Grecs ne manquerons pas de tenter de lui opposer. La plus célèbre revue philatélique grecque, que lancera en janvier 1924 Stephanos Macrymichalos, s'appellera précisément philotelia. il n'empêche que le contresens de Georges Herpin s'imposera progressivement, sera repris partout dans le monde et rendra caducs "timbrologie", "timbrophilie" et autres "timbromanie" . . . Et quant au très regretté "philotélie", il sera pour la Grèce le souvenir d'une bataille perdue.

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Georges Herpin : un zéro pointé en grec ?

Par mateo le 11/04/2016 à 22h08:38

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Tout dépend de quel côté on se place pour la taxe. Avec l'invention du timbre-poste, le destinataire était désormais exempté de la taxe.

Par kitts le 12/04/2016 à 00h12:25

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On ne se place ni d'un coté ni de l'autre, mais plutôt du point de vue de la poste qui encaisse une taxe pour acheminer une lettre.
Il n'y a pas d'exemption, puisque avec l'arrivée du timbre-poste la taxe est prépayée désormais par l'expéditeur et non plus par le destinataire. C'est le timbre-poste qui atteste ce prépayement, et que l'on collectionne.
telos = taxe = timbre-poste.
ateleia = pas de taxe = pas de timbre-poste

Le mot taxe est ici utilisé au sens large.

Par mateo le 12/04/2016 à 07h20:27

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Et le G serait l'initiale du prénom Gustave et non Georges, au sens propre,.d'après ces sources :

http://www.christianboyer.com/philatelie/HerpinBiographie.htm

Par image le 12/04/2016 à 08h32:33

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Les articles de l'époque sont signés G. Herpin. Mais il semble bien que les historiens aient confondu plusieurs Herpin connus de cette période. Les publications les plus récentes (2012) de Christian Boyer sont en faveur de Gustave Herpin philatéliste plutôt que de Georges Herpin probablement un autre érudit. Dans ce cas le texte du livre "chronique du timbre-poste francais" qui date de 2005 reproduit cette erreur de prénom.

Par mateo le 12/04/2016 à 13h07:49

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